Dans les vastes étendues des cieux, où la vitesse et l'agilité règnent en maîtres, existe un théâtre de combat unique en son genre : le dogfight. C'est là que les pilotes d'exception se lancent dans une danse mortelle, maniant leurs avions avec une précision chirurgicale pour obtenir l'avantage sur leurs adversaires. Depuis les premières confrontations tumultueuses des aviateurs de la Première Guerre mondiale jusqu'aux duels high-tech des temps modernes, le dogfight reste le pinacle de l'art de la guerre aérienne.
Avez-vous déjà simulé un dogfight ?
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Dans cet article, plongeons dans l'univers fascinant du combat aérien rapproché, explorant ses techniques, ses tactiques et l'esprit indomptable des pilotes qui le dominent.
Les origines du dogfight
Tout d'abord, pourquoi "dogfight" ? C'est très simple :
Imaginez deux chiens se rencontrant, afin de se jauger et de s'identifier, chacun des toutous voudra se placer derrière l'autre afin de le sentir. Vous faites le lien ? :)
L'analogie réside dans le fait de se placer derrière son adversaire... En combat aérien, un objectif : se placer dans les 6 heures de l'ennemi pour l'abattre, c'est-à-dire derrière lui pour faire feu.
Peu commun à notre époque, les combats air-air entre deux aéronefs étaient d'actualité il y a quelques décennies. Le tout premier dogfight, si tenté que l'on puisse l'appeler ainsi, remonte au 8 septembre 1914 lorsqu'un pilote russe du nom de Piotr Nesterov percuta délibérément un pilote austro-hongrois entraînant la mort de ces deux derniers. En mettant de côté ce combat peu commun, le sergent Frantz et le caporal Quenault sont désignés comme les premiers vainqueurs d'un combat aérien à bord de leur Voisin III le 5 octobre 1914 grâce à l'emport d'une mitrailleuse. Naissent ainsi les premiers As ! Ce titre d'As est décerné lorsqu'un pilote présente 5 victoires aériennes homologuées. Visitez d'ailleurs notre article sur les meilleurs pilotes de tous les temps ici !
L'évolution du combat aérien
La discipline du dogfight rencontrera au fil des années de nombreuses prouesses technologiques augmentant sans cesse la puissance de feu des aéronefs, leur vitesse et leur manœuvrabilité. Par exemple, nous pouvons citer le tir à travers l'hélice !
Lors de la Première Guerre Mondiale, les États-majors s'aperçoivent que les avions disposant d'une hélice placée à l'avant son nettement plus performant. Mais le besoin de les armer complexifie cette position... Sur biplan, de l'armement peut être installé en hauteur mais la visée demeure imprécise. Il faudrait pouvoir tirer dans l'axe de l'hélice... À travers ?
Roland Garros, pilote français de la Première Guerre Mondiale tente le tir à travers l'hélice en renforçant simplement les pales de celle-ci via des déflecteurs. Si une balle venait à être tirée dans l'une des pales, alors elle serait déviée. Ce système fonctionnait, mais de nombreuses balles étaient gaspillées et le principe même de faire feu dans le dispositif permettant à un avion de voler faisait débat.
Roland Garros est contraint d'atterrir en territoire ennemi en 1915. Son invention est étudiée et améliorée. Les connaissances des équipes d'Anthony Fokker et de Franz Schneider aboutissent à la mise au point d'un système d'exception ! Le tir à travers l'hélice devient possible grâce à la synchronisation du canon et de la rotation de l'hélice. Chaque balle est tirée entre deux pales.
Les premières manœuvres de combat aérien font leur apparition avec notamment un certain Max Immelmann. Il est le premier a effectuer un immelmann : demi-looping avec demi-tonneau en montée. D'autres figures de combat sont appréciées telles que les virages de dégagement, les yo-yo bas/haut ou encore les tonneaux barriqués. Ci-dessous, la représentation schématique d'un immelmann.
Entraînement et facteur humain
Au cœur du dogfight se trouve la capacité à manœuvrer rapidement et efficacement pour gagner la position avantageuse sur l'ennemi. Les tactiques varient en fonction de la situation, mais elles impliquent souvent des virages serrés, des montées et des descentes abruptes, ainsi que des manœuvres d'évasion pour éviter les tirs ennemis.
Les avions de combat modernes sont équipés de technologies avancées telles que les systèmes de ciblage assisté, les missiles à guidage infrarouge et radar, ce qui a considérablement modifié les dynamiques du dogfight. Cependant, malgré ces avancées, le facteur humain demeure crucial. La formation des pilotes, leur expérience et leur capacité à prendre des décisions rapides sous pression restent des éléments déterminants dans la réussite d'un combat aérien.
Les compétences requises pour exceller dans le dogfight sont multiples. Un sens aigu de l'observation, une anticipation des mouvements de l'adversaire, une grande habileté à piloter et une connaissance approfondie des performances de son propre avion et de celui de l'ennemi sont autant de compétences indispensables.
Pour ce faire, de nombreux exercices existent de nos jours. Nous pouvons citer : Maple Flag, Red Flag, ATLC (Advanced Tactical Leadership Course) ou NTM (NATO Tiger Meet).
Stratégies et vocabulaire de combat
L'un des piliers du dogfight est la conservation de l'énergie. Le pilote se doit de constamment maintenir un certain rapport poids/poussée. Si sa vitesse est faible il sacrifiera de l'énergie potentielle de pesanteur et inversement : si sa vitesse est très importante il peut l'utiliser afin de reprendre de l'altitude.
D'autres piliers sont identifiables : garder l'ennemi en vue !
Comme le dit le dicton : Loose sight, loose fight!
Les combats aérien sont divisibles en 2 catégories : les BVR et WVR. Comprenez par là Beyond Visual Range (au-delà de la portée visuelle) et Within Visual Range (à portée visuelle). Notons que le dogfight concerne les affrontements BVR. À notre époque, les combats WVR, donc le dogfight, tiennent de l'entraînement. S'il devait avoir un quelconque combat entre deux forces aériennes, la plupart des affrontement se tiendraient en BVR.
De plus, nous pouvons noter deux tactiques : le BFM (Basic Fighter Maneuvers) en 1 contre 1 ou l'ACM (Air Combat Maneuvering) à plusieurs.
Bien que les engagements aériens rapprochés soient devenus moins fréquents avec l'évolution des tactiques et des technologies, le dogfight demeure une compétence essentielle pour tout pilote de chasse. En plus de sa valeur opérationnelle, il incarne l'esprit de compétition, de courage et de maîtrise de soi qui caractérise les meilleurs pilotes de chasse de tous les temps.
Merci pour votre lecture, j'espère que ce petit article vous aura plu :)
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Crédit photo :
US Navy - US Navy Naval History and Heritage Command
The Fitzwilliam Museum, Cambridge
Immelmann turn, Dammit
Parking NATO Tiger Meet 2008 Landivisiau, Duch.seb
Merci beaucoup pour cet article, simple et court, reste très accessible pour tout type de personnes