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Photo du rédacteurBochu Sahana

Dans les coulisses de l'excellence aérienne : comment devenir pilote de chasse ?

Important : Cet article concerne les premiers pas effectués au sein de l'Armée de l'Air une fois les sélections passées, pour les sélections en elles-mêmes un autre article est disponible. Pour découvrir cette toute première étape, cliquez ici.


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Défier les lois de la gravité, beaucoup de scientifiques en ont rêvé. Aujourd’hui, seuls une poignée d'êtres humains parviennent à repousser ces limites : les as de la chasse. 


Pour tout amateur d’aviation, ces derniers représentent l’élite des cieux. Mais comment sont-ils devenus pilotes de chasse ? Plongez maintenant dans les coulisses des entraînements les plus rigoureux au monde et découvrez le chemin de l’excellence aérienne.




L’ascension vers les étoiles : devenir pilote


L’entraînement des pilotes de chasse débute bien avant qu’ils ne prennent les commandes d’un rafale. Une formation académique rigoureuse est obligatoire pour couvrir la théorie du vol, l’aérodynamique, la mécanique des avions et bien plus encore.


Les formations théoriques


La formation pour devenir pilote de chasse comprend plusieurs étapes distinctes et se déroule principalement à l'École de l'air, située sur la base de Salon-de-Provence, dans les Bouches-du-Rhône. Voici un aperçu de la progression dans cette formation spécialisée :


  • Formation Militaire Initiale (FMI et FMGO), Formation en Anglais, et Formation Aéronautique Théorique : cette phase initiale se déroule à l'École de l'air sur la base de Salon-de-Provence.


  • Instruction Théorique du Personnel Navigant : à ce stade, les élèves pilotes reçoivent une instruction théorique sur la base aérienne 701 de Salon-de-Provence au sein du CFAMI (Centre de formation aéronautique militaire initiale).

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Les formations pratiques


Après l’éducation théorique, les candidats apprennent à piloter. Ils commencent généralement avec des avions d’entraînement de base, puis progressent vers des avions de chasse plus avancés au fur et à mesure de leur formation. Les élèves-pilotes doivent valider les compétences de base, telles que : 


  • Le décollage

  • L'atterrissage

  • La navigation

  • La communication radio

  • L’orientation en vol.


Concrètement, la suite de la formation se poursuit ainsi : 


  • Formation Initiale en Vol : les élèves débutent leur formation en vol sur la base aérienne 701 de Salon-de-Provence, où ils volent sur des avions Cirrus SR20.


  • Tronc Commun : après la phase initiale, les élèves pilotes poursuivent leur formation sur la base aérienne 709 de Cognac, où ils volent sur des avions Grob 120.


  • Identification de la spécialisation : à ce stade, les élèves sont orientés vers une spécialisation, soit en chasse, soit en transport.


  • Formation Spécialisée en Chasse : pour les élèves spécialisés en chasse, la formation se poursuit sur la base aérienne 709 de Cognac, cette fois sur des avions PC-21.


  • Obtention du Brevet de Pilote de Chasse : les élèves obtiennent leur brevet de pilote de chasse à l'issue de diverses phases de formation, ce qui prend environ 3 ans depuis le début de la formation.


  • Transformation Opérationnelle en Unité Opérationnelle : après l'obtention du brevet, les pilotes passent à la phase de transformation opérationnelle, où ils apprennent à opérer sur différents aéronefs, tels que les Mirages ou les Rafales.



L’apprentissage des tactiques de combat aérien fait partie de l’une des étapes les plus cruciales de la formation. Les élèves s’initient aux manœuvres aériennes avancées, aux stratégies de poursuite et d’évasion et à la gestion de l’armement à bord. Un pilote de chasse est donc un maître tacticien par excellence. 




Entraînements et simulateurs de vol


Les entraînements



Si la formation permet une base solide pour tout as en devenir, c’est l’entraînement qui assure aux pilotes de mener un combat aérien en toute sécurité. Et c’est aussi elle qui maintient le pilote dans une forme physique idéale.


Pour que son corps s’adapte aux conditions de vol, le pilote doit notamment entraîner son système cardio-vasculaire afin de maintenir une tension artérielle correcte. Son organisme devra être résistant et sa tolérance aux maladies améliorée grâce au sport. Pour optimiser sa résistance aux G, il devra avoir une hygiène de vie rigoureuse, c’est-à-dire une bonne gestion de son sommeil et de son alimentation.



Les simulateurs de vol


Qu’ils aient déjà obtenu leurs ailes ou qu’ils soient encore en formation, tous les pilotes passent obligatoirement par la phase du simulateur. Il existe différents types de simulateurs pour préparer le pilote à diverses missions. Son entraînement comprend aussi une préparation sur centrifugeuse afin d’habituer son organisme aux accélérations.


Parmi les plus utilisés, on compte notamment les simulateurs à “sphères” sur lesquelles sont projetées les images de simulation. Le pilote bénéficie ainsi d’un réel ancrage en situation de vol. D’autres sont reliés en réseau afin de mettre en lien différents élèves et de les confronter à des missions communes. 



Voici quelques-uns des objectifs de l’entraînement sur simulateur : 


  • Pratique des scénarios de combat aérien


Les simulateurs de vol reproduisent quasiment à l’identique les scénarios de combats aériens. Les cockpits sont très réalistes et permettent aux pilotes de se confronter à des situations tactiques variées, telles que la poursuite d’ennemis, la défense, l’escorte de convois, et bien plus encore. Les conditions et les défis que le pilote rencontrera lors de son premier vol sont donc très proches de ceux qu’il a expérimentés en simulateur.


  • Simulation de pannes d’équipement


Les simulateurs de vols reproduisent les pannes d’équipement et les situations d’urgence qui peuvent survenir en vol. Le pilote apprend ainsi à gérer : 

  • les défaillances du moteur

  • les systèmes électriques défectueux 

  • les conditions météorologiques extrêmes.


  • Évaluations et correction 


L’un des gros avantages du simulateur - hormis de préserver la vie des pilotes en formation - est qu’il permet d’enregistrer les performances des élèves. En fournissant des données détaillées sur leurs actions et réactions, les simulateurs permettent aux instructeurs d’évaluer, d’analyser puis de corriger les apprentis.




Les entraînements sur centrifugeuse 


Pour résister aux forces gravitationnelles élevées, ou force G, le pilote se prépare sur une centrifugeuse. Les forces G peuvent atteindre le corps humain à tout moment du vol, mais sont particulièrement puissantes lors d'acrobaties aériennes. La centrifugeuse crée ainsi une accélération centrifuge générant des forces G similaires à celles ressenties en vol. 


Du point de vue du pilote, l’objectif est de se maintenir conscient et apte à piloter. Il apprend ainsi à respirer, à serrer les muscles appropriés et à gérer son stress, tout en recevant d’importants facteurs de charges. 

Il doit aussi commander personnellement la centrifugeuse en poursuivant une cible mobile, affichée devant lui sur un écran. En situation de combat réaliste, le pilote doit être capable de prendre des décisions rapides et précises. 

Généralement, les essais sur centrifugeuses demeurent des expériences rares pour les pilotes. Les tests sont éprouvants et peuvent donner des vertiges à celui qui n’est pas encore assez entraîné.





Formation avancée : la quête de la perfection


Pour un pilote de chasse, l’entraînement ne s’arrête jamais. Après l’obtention de leurs ailes, les aviateurs se forment en continu tout au long de leur carrière. Ces exercices sont essentiels pour maintenir leurs compétences, mais surtout pour se familiariser avec les nouvelles technologies, et de ce fait, les tactiques de combat qui en résultent.


Apprendre à collaborer 


Au cours de sa carrière, le pilote suivra un entraînement qui implique une étroite collaboration avec d’autres unités militaires, dont les forces terrestres et navales. Il soutiendra notamment les opérations terrestres pour l’identification et la neutralisation des ennemis. Le pilote a aussi le devoir de sécuriser les espaces maritimes en s’impliquant dans des missions de reconnaissance ou d’interception. 

Enfin, les missions du pilote incluent la collaboration lors d’exercices de simulation afin d’optimiser l’interopérabilité. Tous sont des acteurs clés de la collecte et de la transmission d’informations, permettant une stratégie coordonnée cruciale à la réussite des missions.


S’adapter à l’ère des technologies de pointe

À l’ère de l’IA, les pilotes sont formés aux nouvelles technologies en continu. Néanmoins, les systèmes d’armes et de communication évoluent plus vite que la capacité de l’Homme à s’y adapter. Voici quelques innovations comprises désormais dans la formation de pilote : 


  • Les radars à antenne active (AESA) ont une meilleure solution et sont plus rapides à suivre les aéronefs.

  • L’intelligence artificielle a montré sa capacité à améliorer la prise de décision pour les pilotes en leur fournissant des analyses rapides de la situation sur le terrain.

  • Les casques de réalité augmentée offrent aux pilotes des informations cruciales directement dans leur champ de vision.

  • Les avions de chasse les plus récents intègrent désormais des technologies furtives pour réduire leur visibilité sur les radars ennemis.

  • La métrologie inertielle avancée a permis aux systèmes de navigation d’utiliser des capteurs avancés pour reconnaître précisément le positionnement de l’aéronef.

  • Les technologies hypersoniques attirent beaucoup l’attention car elles permettent aux aéronefs de voler à des vitesses encore jamais atteintes par l’Homme.



Devenir pilote de chasse relève donc de la véritable épopée. La théorie et la pratique font de cette formation l’une des plus exigeantes reconnues. Cette dernière ne s’arrête pas à l’obtention du brevet. En plus des entraînements physiques qu’elle exige, la formation de pilote de chasse risque d’évoluer encore davantage avec la puissance émergente de l’intelligence artificielle. 


Avec une évolution fulgurante, celle-ci devient de plus en plus l’objet d’une course effrénée entre puissances mondiales. Bientôt, il ne s’agira plus de la développer mais de s’assurer à ce qu’elle maintienne son rôle initial : servir les besoins humains.


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